Ignatia
Haricot d'Ignace

Ignatia portrait

Description: Cet arbuste grimpant et rampant peut atteindre une hauteur de 20 m et forme un tronc pouvant atteindre 10 cm d'épaisseur. Plus rarement, la plante pousse sous forme d'arbuste ou de petit arbre. Les feuilles en forme d'œufs larges ou elliptiques mesurent jusqu'à 25 cm de long et sont disposées de manière opposée. Les fleurs pentamères, verdâtres et couvertes de poils blancs, sont disposées par 10 à 20 en inflorescences denses et axillaires. Les fruits sont des baies sphériques jaune doré, pouvant atteindre 13 cm de large, contenant jusqu'à 40 graines dans la pulpe.

Floraison: Janvier à septembre

Répartition: En Asie du Sud-Est, on le trouve en Thaïlande, au Vietnam, dans le sud de la Chine, en Malaisie, sur l'île de Bornéo, en Indonésie (Sumatra, Java), dans le sud-est des Philippines.

Lieu: La liane colonise souvent les forêts tropicales dites diptérocarpes, c'est-à-dire des forêts de plaine avec une grande proportion d'arbres de la famille des Dipterocarpaceae, dont l'aire de répartition est centrée sur l'Asie du Sud-Est. Les arbres de cette famille comptent parmi les plus puissants qui soient, ils sont fortement menacés par l'industrie du bois de ces pays. La liane aime les sols sablonneux et se trouve également le long des cours d'eau. De la plaine, elle monte jusqu'à 1'500 m d'altitude

Spécificités: Les principaux composants responsables de la toxicité de la plante sont des alcaloïdes, dont la composition varie fortement selon l'origine géographique. Les principaux alcaloïdes sont la strychnine et la brucine. La toxicité de la plante est similaire à celle de Strychnos nux-vomica. Dans la péninsule malaise, la racine est utilisée comme poison pour les flèches et les poissons. Le curare, également apparenté, est un extrait obtenu à partir de différentes espèces de Strychnos et de Chondrodendron, utilisé comme poison pour les flèches en Amérique du Sud.

Partie utilisée: graines séchées et mûres

Parents importants: Curare, Nux vomica, Gelsemium, Spigelia

Action et utilisation d'Ignatia en homéopathie

Ignatia est un remède merveilleux pour les troubles dus au chagrin. Il nous aide à mieux supporter les coups du sort, par exemple la perte d'un être cher. Dans de telles situations, il faut souvent choisir entre Ignatia et Natrium muriaticum. Si le chagrin est récent, c'est plutôt Ignatia qui est utilisé, mais il ne faut pas exclure Ignatia si le chagrin remonte à longtemps. Ce qui est déterminant, comme toujours en homéopathie, ce sont les symptômes, les signes et les modalités que nous fournissent nos patients.

Une épreuve difficile dans la vie d'une personne ouvre souvent un aperçu profond de son être intérieur. Dans de telles situations, les masques tombent souvent et chaque personne réagit de manière très personnelle. Chez les ‹personnes ignatiennes›, on observe deux possibilités: soit un repli sur soi avec un chagrin silencieux, soit un hurlement hystérique de ce chagrin. Dans la variante silencieuse, nous avons tendance à prescrire Natrium muriaticum. Des soupirs ou des bâillements fréquents devraient toutefois nous faire penser immédiatement à Ignatia. Dans le cas d'un mode de réaction bruyant, avec des pleurs et des sanglots hystériques, ou lorsque des crampes apparaissent, Ignatia s'impose. Parfois, les deux types de réaction se succèdent brusquement. Ce serait également une confirmation d'Ignatia, car la contradiction et l'alternance sont deux caractéristiques principales de ce remède. Une chose est sûre: les ‹personnes Ignatia› sont des personnes sensibles et sont particulièrement attaquées par les chagrins d'amour, les déceptions amoureuses (divorce, décès), les mauvaises nouvelles (frayeur), le mal du pays, la jalousie et les insultes.

Les ‹personnes Ignatia› ont des objectifs irréalistes et élevés (l'ignatia est une plante grimpante qui grimpe aux plus hauts arbres), programmant ainsi leur chute à l'avance. A la recherche de l'idéal en amour, au travail ou déjà à l'école, elles sont déçues et chutent. Une liane n'est pas «autonome», c'est pourquoi elle s'accroche à un arbre solide.

Les ‹personnes Ignatia› enlacent convulsivement leur partenaire dans un amour romantique et se mettent dans une dépendance maladive. Si le partenaire se libère de l'étreinte, la 'femme ignatia' s'effondre. Ignatia est utilisé 10 à 15 fois plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Bien entendu, Ignatia aide également les hommes en cas de symptômes correspondants, bien qu'ils ne possèdent pas d'utérus (hystère) et ne puissent pas, au sens propre du terme, réagir de manière hystérique.

Ignatia est qualifié de «remède hystérique» parce qu'il présente de nombreux symptômes contradictoires. En voici quelques exemples: Les maux de tête s'améliorent en se penchant, bien que la tête soit chaude au toucher, les applications chaudes s'améliorent; Les maux de gorge s'améliorent en avalant des aliments solides; les maux de dents s'améliorent en mâchant; en cas d'indigestion, les aliments lourds sont mieux supportés que les aliments légers, les nausées s'améliorent en mangeant; amélioration en se couchant sur le côté douloureux.

De telles contradictions sont typiques d'Ignatia. Si nous trouvons en plus un déclencheur correspondant, le choix du remède n'est pas difficile. Une petite contradiction est également intégrée dans notre dessin: Bien que de nombreuses ‹personnes Ignatia› n'aient «rien à voir» avec les fruits (selon Vithoulkas, environ 40% des ‹patients Ignatia› ont une aversion pour toutes les sortes de fruits), les fruits ornent le chapeau tendu de notre «dame ignatienne». L'image doit en outre nous rappeler qu'Ignatia convient particulièrement aux femmes extravagantes, consciencieuses et artistiques.

La tête, le cou et les organes digestifs sont les principaux sites des ‹symptômes Ignatia›. Les exemples caractéristiques sont des maux de tête, comme si un clou avait été enfoncé dans la tempe. Comme pour Gelsemium, qui appartient à la même famille, les maux de tête sont améliorés par une miction abondante. Sueur, principalement sur le visage. Se mord la joue ou la langue en mâchant ou en parlant. Sensation d'un corps étranger dans la gorge (globus hystericus), qui disparaît en avalant. Crises de hoquet. Toux irritante qui s'aggrave en toussant. Crampes d'estomac, constipation (aggravée par la conduite automobile), crampes dans le rectum, hémorroïdes (mieux en marchant). Rester hors des règles à cause du chagrin.

Ignatia, comme Natrium muriaticum, entre en ligne de compte lorsque le chagrin entraîne des troubles du sommeil ou de l'alimentation (boulimie). Les ‹personnes Ignatia› rêvent d'eau, ce qui peut être interprété comme une indication de leurs difficultés émotionnelles. Des crampes, des évanouissements, des tremblements, des tics ou des secousses peuvent également survenir à la suite d'un stress émotionnel. Lorsque les enfants, effrayés ou punis, s'emportent et crient jusqu'à s'évanouir (spasme affectif), une seule dose d'Ignatia suffit généralement à mettre fin à ce «théâtre» une fois pour toutes

Comme ‹Nux vomica›, ‹Ignatia› est sensible aux irritants (café, tabac, alcool), aux odeurs fortes, aux bruits et à la lumière. Pour les deux remèdes, le café peut provoquer aussi bien une aggravation qu'une amélioration. Les deux remèdes ont également en commun l'aggravation matinale. Néanmoins, Ignatia doit être pris de préférence le matin (malgré toutes les contradictions, nous admettons également cette instruction).