Sautes d’humeur: causes, symptômes, mesures
Les sautes d’humeur font partie de la vie. Tout le monde connaît de temps à autre des émotions fluctuantes. Les causes sont multiples. Bien qu’elles puissent être le signe d’une maladie psychique grave, les sautes d’humeur ne sont souvent qu’une réaction passagère au stress ou à d’autres événements de la vie.
Les sautes d’humeur physiologiques font référence aux changements d’humeur normaux et quotidiens que tout le monde connaît. Ces fluctuations sont le plus souvent une réaction directe aux événements de la vie quotidienne, comme les très mauvaises ou très bonnes nouvelles, le stress au travail ou des conflits mineurs dans les relations interpersonnelles. Les sautes d’humeur physiologiques ne sont généralement pas extrêmes et n’affectent pas radicalement le mode de vie d’une personne. Elles font partie intégrante de l’expérience émotionnelle humaine et peuvent certes «agacer», mais ne sont généralement pas source d’inquiétude.
En revanche, les sautes d’humeur pathologiques sont plus intenses et peuvent affecter le fonctionnement d’une personne au quotidien. Elles peuvent relever d’une maladie psychique, comme un trouble bipolaire, une dépression ou des troubles anxieux. Ce type de sautes d’humeur est souvent disproportionné par rapport aux événements qui les déclenchent, et les personnes concernées peuvent avoir l’impression de ne pas être en mesure de contrôler leurs émotions. Les fluctuations d’ordre pathologique peuvent inclure de longues périodes avec une humeur extrêmement bonne ou extrêmement mauvaise.
Sautes d’humeur dangereuses ou «normales»?
La principale différence entre les sautes d’humeur physiologiques et pathologiques réside dans leur intensité et leur influence sur le mode de vie. Alors que les fluctuations d’ordre pathologique peuvent être le signe d’une maladie psychique grave et nécessiter un traitement professionnel, les fluctuations d’ordre physiologique sont normales et passagères. Dans cet article, nous nous concentrerons sur les sautes d’humeur «normales».
Si vous souffrez de sautes d’humeur persistantes, graves ou récurrentes, ou si vous constatez d’autres troubles psychiques ou physiques en plus des sautes d’humeur, veuillez consulter un professionnel de la santé.
Les causes des sautes d’humeur physiologiques peuvent être extrêmement variées et elles dépendent de la personne:
Stress: des événements stressants au travail, au sein de la famille ou dans la vie personnelle peuvent provoquer des sautes d’humeur à court terme.
Fatigue: une fatigue excessive, qu’elle soit due à un manque de sommeil ou à des activités mentales ou physiques intenses, peut avoir un impact négatif significatif sur l’humeur.
Alimentation: une mauvaise alimentation ou le fait de sauter des repas peut entraîner des fluctuations de la glycémie et ainsi affecter l’humeur.
Modifications hormonales: les fluctuations hormonales causées par le cycle menstruel, une grossesse ou la ménopause peuvent influencer l’humeur.
Météo et saisons: les conditions météorologiques telles que le temps maussade ou les changements de saison, en particulier le passage aux mois plus sombres, peuvent avoir un impact sur le bien-être général et sur l’humeur. Le manque de lumière du soleil, surtout pendant les mois d’hiver, peut également entraîner une baisse de l’humeur.
Problèmes de santé: même de légers problèmes de santé, comme un refroidissement ou des allergies, peuvent affecter l’humeur à court terme.
Interaction sociale: les conflits ou les interactions sociales négatives peuvent avoir un impact sur l’humeur.
Manque d’activité physique: le fait de ne pas pratiquer d’activité physique ou d’en faire peu peut entraîner une détérioration de l’humeur.
La forte influence de ce que l’on appelle les «stimulants» (il vaudrait d’ailleurs mieux parler de «substances addictives») ne devrait en aucun cas être sous-estimée dans le contexte des sautes d’humeur. L’abus de ces substances addictives peut en outre transformer des sautes d’humeur physiologiques en sautes d’humeur pathologiques:
Alcool
L’alcool peut avant tout avoir un effet sur l’humeur, car il fait office de béquille sociale et diminue les inhibitions. Cependant, la consommation d’alcool, en particulier en grandes quantités ou de manière régulière, peut entraîner des sautes d’humeur importantes. Les effets dépressifs de l’alcool peuvent contribuer à la tristesse, à des états anxieux et même à des épisodes dépressifs à plus long terme. Chez les personnes qui consomment régulièrement de grandes quantités d’alcool, les sautes d’humeur peuvent être considérées comme pathologiques, surtout si elles sont associées à une dépendance à l’alcool.
Nicotine
La nicotine peut exercer un effet à court terme sur l’humeur, car elle stimule le système de récompense du cerveau. Toutefois, son sevrage entraîne souvent une irritabilité et une humeur dépressive. Chez les fumeurs réguliers, la dépendance à la nicotine peut entraîner des sautes d’humeur fréquentes, considérées toutefois comme physiologiques tant qu’elles n’entravent pas le fonctionnement au quotidien.
Cannabis
Le cannabis peut avoir des effets très différents sur l’humeur, en fonction de la dose, de la fréquence à laquelle il est consommé et de la réaction individuelle. Alors qu’une consommation occasionnelle peut entraîner un état de détente et accroître la sensation de bonheur chez certaines personnes, une consommation régulière ou intensive peut contribuer à des sautes d’humeur significatives, à des états anxieux ou même à une aggravation de problèmes psychiques préexistants. Dans de tels cas, les sautes d’humeur peuvent relever du domaine des fluctuations d’ordre pathologique.
Autres substances psychoactives
Comme pour le cannabis, d’autres drogues psychoactives, comme la MDMA (ecstasy) ou des substances psychédéliques comme le LSD, peuvent avoir des effets profonds sur l’humeur. Ceux-ci peuvent aller de l’euphorie à la dépression sévère et sont souvent accompagnés de changements rapides. À plus long terme, ces substances peuvent entraîner des sautes d’humeur pathologiques, en particulier si elles affectent durablement la santé mentale ou si elles conduisent à une dépendance à une substance.
C’est certes la dose qui fait le poison, mais nous vous conseillons tout de même de renoncer complètement aux substances addictives. Aucune des substances addictives mentionnées ci-dessus n’a une seule propriété positive sur le long terme. Alors pourquoi ne pas renoncer à des substances qui pourraient être néfastes pour vous et votre humeur, ou qui vous donneraient simplement l’illusion d’une amélioration passagère de votre humeur, laquelle s’aggraverait au plus tard à la dissipation de la substance addictive dans votre organisme?
La liste des causes ci-dessus est loin d’être exhaustive. Chaque individu est un spécimen merveilleusement unique, et les causes des sautes d’humeur sont tout aussi individuelles. Une personne A peut être de mauvaise humeur si elle a faim, tandis qu’une personne B ne le sera que si de la fatigue vient s’ajouter à la faim. C’est pourquoi il est important de s’écouter et de se remettre en question de temps en temps: «Pourquoi mon humeur était-elle bien plus mauvaise hier et pourquoi est-ce que je me sens beaucoup mieux aujourd’hui?». En répondant à ces questions, vous obtiendrez peut-être des indices sur les facteurs responsables de vos sautes d’humeur. Et vous pourrez alors commencer à déjouer ces facteurs ou à prendre les «contre-mesures» nécessaires.
Il existe une multitude de contre-mesures:
Sortir dans la nature: passer du temps à l’extérieur, en particulier dans des environnements verts et naturels, peut améliorer l’humeur et réduire le stress.
Faire du sport: une activité physique régulière, comme le jogging, la natation ou le vélo, favorise la sécrétion d’endorphines, les fameuses hormones du bonheur, et peut ainsi stabiliser l’humeur.
Dormir suffisamment: un sommeil régulier et réparateur est essentiel pour la santé émotionnelle et psychique.
S’alimenter sainement: une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et céréales complètes, favorise le bien-être général et peut réduire les sautes d’humeur.
Entretenir des contacts sociaux: passer du temps avec ses amis et sa famille peut avoir un effet de soutien et générer des sentiments positifs.
Techniques de relaxation: des méthodes comme la méditation, le yoga ou la relaxation musculaire progressive peuvent aider à réduire le stress et à améliorer l’humeur.
Pratiquer la pleine conscience: les techniques de pleine conscience aident à se concentrer sur le moment présent et à moins penser aux préoccupations passées ou futures.
Écouter de la musique: la musique peut avoir un impact profond sur les émotions et constitue un moyen simple d’influencer l’humeur.
L’homéopathie utilise différents principes actifs pour atténuer les sautes d’humeur et favoriser l’équilibre émotionnel. Voici quelques-uns des remèdes homéopathiques les plus fréquemment utilisés pour traiter les sautes d’humeur:
Hypericum (millepertuis) est souvent utilisé pour les problèmes d’origine nerveuse. Il est particulièrement utile en cas de sautes d’humeur qui surviennent avec des douleurs nerveuses ou à la suite de lésions nerveuses. Hypericum peut contribuer à soulager les humeurs dépressives et à améliorer l’humeur générale.
Ignatia (fève de Saint-Ignace) est souvent utilisé pour faire face aux chocs émotionnels et à la tristesse. Il est particulièrement adapté aux personnes qui ont tendance à changer soudainement d’humeur, souvent en raison d’un stress émotionnel. Ignatia peut aider à stabiliser la réactivité émotionnelle et à favoriser un équilibre émotionnel plus profond.
Pulsatilla (pulsatille des prés) est souvent utilisé chez les personnes qui sont très sensibles et d’humeur changeante. Il est utile en cas de sautes d’humeur liées à des changements hormonaux, comme ceux qui peuvent survenir pendant la puberté ou la ménopause. Pulsatilla soutient la stabilisation en douceur de l’humeur et exerce un effet apaisant sur le bien-être émotionnel.